agression de journalistes

agression de journalistes

Rapport sur les violations à l’encontre de médias tunisiens au cours du mois de janvier 2013

Écrit par OBSERVATORY on .
Rapport sur les violations à l’encontre de médias tunisiens
au cours du mois de janvier 2013
1- Préambule :

Le mois de janvier a vu s’accentuer le rythme des violations à l’encontre des médias tunisiens, en comparaison avec les deux mois précédents. En effet, l’Observatoire du CTLP a enregistré pas moins de 28 cas d’agression qui ont touché 50 personnes travaillant dans le domaine de l’information.
Ces agressions ont touché 14 femmes et 36 hommes travaillant dans 6 radios privées, une publique et une autre non lucrative, ainsi que 3 journaux étatiques, 2 privés et l’organe d’un parti politique, 2 chaînes de télévision privées, une chaîne étrangère, une publique et une non lucrative ainsi que 4 sites électroniques.
L’observatoire a enregistré également l’augmentation du nombre de poursuites judiciaires contre les journalistes qui ont touché 17 collègues dont la plupart ont été convoqués par la brigade judiciaire de Laouina sur fond du soi-disant sit-in contre les médias de la honte qui a eu lieu devant la télévision tunisienne.
L’une des ces affaires constitue un tournant grave. Nizar Bahloul directeur du site électronique "Business news" s’est vu infliger une peine de 4 mois de prison par contumace, ce qui met en doute tout l’arsenal juridique et toutes les déclarations des gouvernants qui prétendent être contre l’emprisonnement des journalistes.
Il a été également constaté, pour le 2ème mois consécutif, la baisse des agressions policières contre les journalistes, puisque 2 cas seulement ont été enregistrés. Mais les forces de l’ordre ont été accusées dans 9 cas de ne pas porter secours à des journalistes agressés sous leurs yeux.
Les Ligues de protection de la révolution continuent à être accusées pour ces agressions puisqu’elles en seraient responsables dans 6 cas, alors que dans 4 autres cas ce sont des groupes politiques ou syndicaux et même de simples citoyens qui en sont accusés.
Au cours du mois de janvier, L’observatoire du CTLP a constaté l’émergence de formes inhabituelles d’atteintes, telle l’absence de professionnalisme dans l’organisation de conférences de presse ou de stages de formation, atteintes qui touchent l’essence même du travail du journaliste. En effet, des journalistes ont été invités à une conférence de presse du chef du gouvernement sans leur permettre de lui adresser des questions, ou encore l’invitation d’autres journalistes à une session de formation en communication sous l’égide du premier ministère qui s’est déroulée dans les locaux d’un ministère.
Une partie de ces agressions avait pour prétexte la ligne éditoriale de certains médias. Il en est ainsi des chaînes « Aljazira », « El hiwar Ettounsi », « Attounsia », « Al Moutawassit », du site « Nawaat » et du journal « Sawt echaab » (Voix du peuple).

2- Les violations :

*Le 2 janvier 2013 :
-Interrogatoire de la journaliste Monia Arfaoui :

Monia Arrfaoui, journaliste à « Assabah Al Osboi » s’est présentée ce jour-là devant la brigade des investigations financières et économiques pour terminer les séances de questionnement auquel elle a été soumise après avoir publié le 26-03-2012, un article sur les prisons dans lequel elle a rapporté les abus constatées par des responsables du syndicat du personnel pénitencier.

-Confiscation d’un appareil photo d’un journaliste:

Des agents de l’ordre faisant partie de la sécurité du premier ministre ont arraché le 2 janvier 2013, un appareil photo des mains du journaliste Montassar Sassi, de « Shems FM », alors qu’il était en train de couvrir la visite de Hamadi Jebali, chef du gouvernement à la ville de Hammamet. Ces mêmes gardes ont également empêché Montassar Sasssi de poursuivre son travail alors qu’il était en train de prendre des photos d’une villa appartenant à un grand homme d’affaires de la région.

*Le 3 janvier 2013 :
- Agressions contre Amina Zayani et Maher Kacem à l’ANC :

Les deux journalistes Amina Zayani de «radio kalima» et Maher Kacem, de la chaîne «Ettounsia» ont été victimes de harcèlement et insultes de la part des membres de l’ANC, sur la base de leur travail sur les changements de certains membres de l’ANC de groupe parlementaire.
Le lendemain, Amina Zayani dépose une plainte auprès du président de l’ANC pour qu’il prenne les mesures nécessaires.

*Le 4 janvier 2013 :
-Olfa Riahi, interdite de voyager :

Sur ordre du procureur de la République, la blogueuse et journaliste Olfa Riahi se trouve le soir du 4 janvier 2012 interdite de voyager sur la base d’une enquête judiciaire ouverte en rapport avec sa divulgation de documents relatifs à la «la dilapidation des deniers publics» incriminant le ministre des Affaires Etrangères.
Plusieurs chefs d’accusations ont été retenus contre Olfa Riahi : «atteinte à un fonctionnaire de l’Etat » selon l’article 125 du code pénal, «accuser un fonctionnaire de l’Etat de faits non réels» selon l’article 128, et «diffamation selon la loi de 2004 et selon l’article 86 du code des communications avec le chef d’inculpation«Atteintes à autrui via le net ».
Olfa Riahi a comparu une première en tant que témoin. Elle attend depuis sa convocation de nouveau en tant qu’accusée.

*Le 5 janvier 2013 :
- La journaliste Amel Chahed se plaint des pressions :

Amel Chahed, journaliste à la télévision nationale a déclaré samedi 5 – 01 – 2012 qu’elle subit « plusieurs entraves à l’exercice de son travail journalistique, qu’on la décourage dans sa volonté de ramener l’information vérifiée qu’elle se doit de présenter aux tunisiennes et tunisiens sur ce qui se passe autour d’eux. »
Cette déclaration a été faite suite à la décision de l’administration de la télévision, de façon unilatérale de réduire l’horaire et l’espace alloué à l’émission d’Amel Chahed « Bitawkit Al oula ». Selon la journaliste, cette décision a été prise car des responsables du gouvernement auraient vu d’un mauvais œil le contenu de cette émission et dont certains l’ont exprimé publiquement.

*Le 8 janvier 2013 :
- Mouna Bouazizi devant le juge d’instruction :

La journaliste du quotidien privé « Echourouk » a reçu une convocation du juge de prmière instance pour instruction le 31 janvier 2013 suite à une plainte déposée contre elle par Haji kablouti en sa qualité de directeur du conseil d’administration de la mutuelle des accidents scolaires et universitaires sur la base d’un article publié le 7 septembre 2012 où il était question de certains dysfonctionnements et de quelques défaillances au sein de la mutuelle. Nous signalons que le plaignant a bénéficié d’un droit de réponse sur ce même journal et selon les normes en vigueur.
Notre collègue est accusée de « diffamation » et de « diffusion de fausses nouvelles » selon les articles 54 et 55 du décret-loi 115 et « d’atteintes à un fonctionnaire public » selon l’article 126 du code pénal. Mouna Bouazizi a bénéficié d’un non lieu le 31 janvier pour vice de forme.
Il est à noter que Mouna Bouazizi a été convoquée le 16 janvier par la brigade criminelle d’El Gorjani suite à une plainte déposée contre elle par le président de « l’union de l’agriculture et de la pêche » Ahmed Hnider jarallah sur la base d’un article publié dans le journal « Echourouk » citant le fait que des propriétés de l’ancien président de l’union auraient été incendiées. Elle a apposé à l’article la photo de Chékib Triki, annotée de « président légitime » de l’union au regard du litige qui oppose la présidence de l’union avec Jarallah qui fut désappointé et déposa une plainte tout en sachant qu’il a bénéficié du droit de réponse.

-Jugement de Lotfi Amari et Walid Zaraa :

Le 8 janvier se sont présentés devant le tribunal de première instance de l’Ariana,le journaliste Lotfi Amari et l’animateur de télévision Walid Zaraa suite à une plainte déposée par Mohamed Ali Bouaziz pour diffamation et insultes sur la base des déclarations faites sur Hannibal TV, une chaîne privée, le dimanche 17 juin 2012 à propos des incidents violents autour de l’exposition d’ El Abdelya ». L’instruction a été reportée pour le 15 janvier 2013 pour plaidoirie à la demande de l’avocat de la défense. Reporté à nouveau pour le 29 janvier, le juge a déclaré un non lieu pour vice de procédures.
Lotfi Amari, rédacteur en chef de l’hebdomadaire privé « Réalités » s’est également présenté devant le tribunal de première instance de Tunis le 9 janvier après avoir été accusé par l’ huissier notaire Mohamed Bouaziz de diffamation et insultes selon les articles 55 et 57 après la publication d’un article daté du 22 juin 2012 sur les violences de l’exposition d’ El Abdelya . Le jugement a été reporté pour le 27 mars prochain.

-Peine de prison contre Nizar Bahloul :

Le tribunal de première instance de l’Ariana a prononcé le 8 janvier dernier un jugement par contumance d’une peine de quatre mois de prison ferme contre le directeur du site électronique « Business news » Nizar Bahloul et de lui faire porter les frais judiciaires suite à une plainte déposée contre lui par un ancien ambassadeur d’Abu Dhabi Ahmed Ben Mustapha, sous le chef d’inculpation : atteinte à un fonctionnaire public via les médias selon l’article 128 du code pénal.
L’ex-ambassadeur Ahmed Ben Mustapha a déposé sa plainte contre Nizar Bahloul pour diffamation en 2010 ; mais le procès n’a pas eu de suite, procès qui a été repris après la révolution.

* Le 12 janvier 2013 :
- Agressions contre Majdi Werfelli et Safa Mtaa Allah :

Le correspondant du site électronique « Elaph », Mejdi Werfelli a accusé des individus appartenant aux « Ligues de protection de la révolution » de l’avoir insulté sans qu’il y ait eu la moindre discussion avec eux. Ils ont même essayé de lui arracher son appareil photo alors qu'il couvrait une manifestation organisée par les « Ligues de protection de la révolution » à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis le 12 janvier à l’occasion du deuxième anniversaire de la révolution.
La journaliste Safa Mtaa Allah de l’hebdomadaire « Sawt echaab » affirme qu’au moment où elle était en train de couvrir cette manifestation, une personne l’avait traitée de « communiste athée » et d’être agent des « médias de la honte», et ce avant qu’il ne l’agresse physiquement et qu’il ne la tire par les cheveux. Safa Mtaa Allah affirme que son agression a eu lieu à quelques mètres des agents de l’ordre qui ont quitté les lieux sans intervenir et sans arrêter l’agresseur.

* Le 13 janvier 2013 :
- Agression contre l’équipe d’ « Al jazira » à Tunis :

Une équipe de journalistes d’El Jazira a été victime de violence de la part de certains citoyens le 13 janvier après midi, à Sidi Bou Saïd une banlieue nord. Ceux-ci ont insulté les journalistes Hafedh Mribeh et le photographe Anis Addou alors qu’ils couvraient la suite de l’incendie perpétré contre le mausolée de Sidi Bou Saïd el béji.
Hafedh Mribeh affirme que le président de la municipalité de Sidi Bou Saïd lui a adressé un flots d’accusations dont le fait d’être des agents de forces extérieures. D’autres citoyens leur avaient crié « sales agents de Qatar », « chiens ». Ils affirment aussi avoir été repoussés et empêché de travailler.

-Intrusion au local de « Mahdia FM »:

Le directeur de la radio Mahdia FM, radio privée affirme qu’un officier de police du gouvernerat de Sousse s’était introduit le 13 janvier au local de la radio sans permission officielle et avait menacé ceux qui y travaillaient. Walid Hayouni a déclaré que l’officier de police a abusé de sa qualité pour s’introduire à l’intérieur de la radio sans permission pour menacer ceux qui travaillaient à la radio au profit de parties qu’il n’a pas nommées.
El Hayouni considère que ce genre de pratiques vise à affaiblir la radio srtout qu’elle est en train de faire ses premiers pas, et qu’elle veut participer à une concurrence honnête avec les aitres radios locales et nationales.

* Le 14 janvier 2013 :
- Agressions contre quatre journalites le jour de la commémoration de la révolution :

Zied Elhani, journaliste du quotidien « Essahafa » , journal public et et membre du bureauu exécutif du SNJT déclare avoir été insulté par des membres des « Ligues de protection de la révolution »qu’alors qu’il couvrirait les rassemblements populaires de l’avenue Habib Bourguiba à Tunis le matin du 14 janvier. Ces personnes l’ont accusé d’être l’une des figures « des médias de la honte », qu’il déformait les réalités et diffusait de fausses informations, qu’il semait la discorde et le chaos et qu’il empêchait le gouvernement de travailler et cherchait à embraser le pays. »
El Héni a ajouté que ses agresseurs ne se sont pas génés pour l’agresser physiquement et de lui jeter des coups de pieds par derrière alors qu’il était en train de quitter suite à l’intervention d’autres citoyens pour le défendre.
Néji El Bghouri, ex président du SNJT et le directeur du bureau de Tunis du site allemand « Reporters » affirme avoir été menacé de mort le même jour par un membre des« Ligues de protection de la révolution » au vu et au su d’agent de l’ordre, après avoir été insulté par un groupe appartenant à ces même ligues.
Une équipe d’ “El Hiwar” composée de Boukhadhra el Hajji et de Hichem Abd Essaied ont eux aussi étaient victimes d’agressions verbales et d’insultes alors qu’ils couvraient les manifestations de l’avenue Habib Bourguiba.. Les deux journalistes ont déclaré que des individus portant des drapeaux noirs (drapeaux de l’unicité) les avaient agressé et accusé d’être athées, gauchistes, ennemis de la révolution, et d’agents de l’ancien régime. Les insultes étaient accompagnées de menaces « d’épuration dans le cadre de la justice transitionnelle ».

* Le 17 janvier 2013 :
- Appréhensions du retour des directives gouvernementales à l’intention des journalistes :

Une invitation émanant de l’attaché de presse du premier ministère est parvenue le 17 janvier à certains médias, et surtout à des médias privés pour les inviter à désigner un journaliste pour participer à une formation sur les médias politiques au siège du ministère des Droits humains et de la justice transitionnelle entre les 21 et 24 janvier. Cette rencontre devait avoir lieu dans le cadre d’une série de formations organisées par la présidence en partenariat avec l’académie Deutsche Welle et qui vise le renforcement des compétences des attachés de presse. Cette invitation a été considérée comme un indice au retour des directives politiques comme beaucoup de journalistes l’ont vécu avec le ministère de l’information et l’Agence de communication extérieure du temps de Ben Ali. C’est aussi une tentative de main mise et de non indépendantes des tructures responsables de la formation des journalistes.

-Agression d’une équipe de Radio « Sabra FM » à Kairouan :

Lundi 21 janvier, Montassar Farrah, journaliste à la radio privée Sabra FM à Kairouan a été sauvagement agressé quand il était en train de couvrir une manifestation réclamant l’emploi et le développement de la région par un groupe d’individus se réclamant des ligues de protections de la révolution et lui arraché son appareil. Farrah a affirmé que son agression était préméditée puisque ses agresseurs se sont acharnés à le battre à plusieurs reprises malgré l’intervention de nombreux citoyens pour le protéger. Il a ajouté en outre que de nombreuses menaces continuent à parvenir au siège de la radio. Par ailleurs, le directeur de la même radio Amor Nagazi a connu le même sort de la part des mêmes personnes. Il a été insulté, bousculé, frappé à plusieurs endroits de son corps et menacé de voir pire enore.

*Le 22 janvier 2013 :
- pressions contre les journalistes au sein de l’ANC :

Le 22 janvier des journalistes se sont plaints des mesures prises par la vice-présidente de l’ANC pour limiter leurs mouvements dans les locaux de l’ANC et de les cantonner dans un coin séparé par une barrière en métal et en verre. Les 9 journalistes présents ont considéré que cette mesure a pour seul objectif de les empêcher d’atteindre la source de l’information et de limiter leur travail à la couverture des séances plénières de l’ANC.

-Une équipe d’ « AL Jazira » empêchée de couvrir une action syndicale :

Mercredi 22 janvier, une équipe de la chaîne « Al Jazira direct » à Tunis, composée du journaliste Ridha Temtem et du photographe Dhia Sassi a été agressée alors qu’ils couvraient un rassemblement des enseignants du secondaire devant le ministère de l’éducation nationale, à l’occasion de la grève décrétée par le syndicat national. Ridha Temtem a déclaré qu’un groupe d’enseignants présents lui ont adressé un flot d’insultes, le traitant de « traitre, de mercenaire à la solde du Qatar et de l’OTAN ». Ils ont également bousculé le photographe Dhia Sassi qui était en train de filmer le rassemblement. Temtem a ajouté qu’un certain nombre d’enseignants l’ont bousculé et tabassé et qu’il a préféré quitté les lieux avec son coéquipier.

-Une équipe d’ « Alhiwar Ettounsi » interdite de couvrir un
sit -in à Om Larayès :

Le 22 janvier, une équipe de la chaîne du bureau « Elhiwar Ettounsi » de Gafsa composée du journaliste Riadh Hidouri et du photographe Amor Kilani a été empêchée de couvrir le sit in organisé devant le bureau de poste de Om Larayès. Kilani a déclaré que l’un des sitinneurs s’est adressé à lui en ces termes : « les chaînes Nessma et Elhiwar n’ont pas le droit de couvrir nos actions car elles en font un objet de marchandage. » Et il a ajouté que si ce n’était l’intervention de certaines personnes présentes, les choses auraient tourné au pire.

*Le 24 janvier 2013 :
-Agression d’une bloggeuse à Gabès :

La bloggeuse et photographe Rim Thabti a été agressé par un citoyen à l’intérieur du mausolée de Sidi Boulbaba à Gabès alors qu’elle était en train de prendre des photos sur les festivités du Mouled. Un individu s’était adressé à Rim pour lui demander de quitter les lieux considérant « qu’il s’agit d’un lieu saint où il est interdit de prendre des photos ». Il l’a violentée la traitant de « pute et d’hérétique » devant tout le monde. Quand elle a refusé de sortir, la même personne s’est permis de la bousculer jusqu’à la faire tomber par terre.

*Le 25 janvier 2013 :
-Ouverture du procès du journaliste Saber Mkacher :

Le journaliste à « Dar Assabah » Saber Mkacher a comparu le 25 janvier devant le juge d’instruction auprès du tribunal de première instance de Tunis (bureau 20) pour une affaire initiée par le parquet relative « à la publication de documents d’enquête avant qu’ils ne soient lus dans une audience publique et le traitement de renseignement personnels relatifs à des crimes ou à des poursuites judiciaires et le transfert d’informations privées dans le but d’en tirer profit pour soi ou pour autrui ou pour porter atteinte à la personne concernée et la participation en vertu des articles 32 du code pénal et l’article 61 du décret 115 de l’année 2011 relatif à la liberté de la presse, à l’édition et à la diffusion, et des articles 13, 87 et 89 de la loi fondamentale 63 de l’année 2004 en date du 27 juillet 2004 relatif à la protection des informations personnelles. » Cette affaire fait suite à un article publié le 10 janvier sur l’homme d’affaires Fathi Dammak.

-Conférence de presse du chef du gouvernement sans questions :

Les services du conseiller à l’information auprès du chef du gouvernement ont publié le 25 du mois un communiqué faisant état d’une conférence de presse du premier ministre à propos du remaniement ministériel qui se tiendra le lendemain tout en précisant que les journalistes n’auront pas le droit de lui adresser des questions. Cette décision a été considérée comme une atteinte au travail journalistique et une menace au droit d’accès à l’information.

-Fathi Rhimi empêché d’accéder au gouvernorat de Gafsa :

Fathi Rhimi, journaliste à la radio communautaire « Sawt el manajem » (Voix des Mines) a été empêché, le 25 janvier, d’accéder au siège du gouvernorat de Gafsa pour recueillir des déclarations sur le rassemblement de protestation organisé par les ouvriers du mécanisme 16. Rhimi a déclaré que des personnes proches du pouvoir présentes sur les lieux ont incité les gardiens à le renvoyer, l’accusant de « semer le trouble ». Rhimi ajoute que ces mêmes personnes l’avaient menacé le 17 janiver et l’avaient empêché de couvrir un autre mouvement de protestation au centre ville.

*Le 27 janvier 2013 :
-Agression d’un journaliste de la chaîne « Al Moutawassit » :

Au cours de la conférence de presse organisée par le parti « Nida Tounès », une partie de l’assistance a hué Adel Rezgui, journaliste de la chaîne « Méditerranée » et lui a demandé de quitter les lieux après. Ces intimidations faisaient suite à sa question relative à la faiblesse de la représentation féminine dans les instances du parti. Mais certains dirigeants du parti ont essayé de le faire revenir à la salle.

*Le 30 janvier 2013 :
-Interdiction d’entrée aux locaux de la télévision tunisienne d’une équipe d « Attounsia » :

Une équipe de la chaîne privée « Attounsia » composée du journaliste Saïd ben Salah et du photographe Khabeb ben Salah a té empêchée d’accéder aux locaux de la télévision tunisienne pour couvrir le sit-in organisé par les syndicats de l’institution. Les journalistes ont été donc interdits d’accès en l’absence de toute interdiction juridique surtout que beaucoup d’autres médias ont pu y accéder.

*Le 31 janvier 2013 :
- Ramzi Bettibi interdit de couvrir une action de protestation des forces de l’ordre :

Ramzi Bettibi, journaliste au site « Nawaat » a été empêché de couvrir une action de protestation organisée par les forces de l’ordre en face du premier ministère à la Kasbah, par des policiers qui y participaient. Bettibi a déclaré que les agents qui l’avaient empêché de travailler l’avaient reconnu et l’ont accusé de partialité et qu’il attaquait les policiers dans ses articles et qu’il n’était pas le bienvenu dans les actions des agents de sécurité.

-Un employé de la télévision nationale interrogé par la brigade judiciaire :

Le 31 janvier, Mohamed Saïdi, secrétaire général du syndicat de base des agents administratifs et du personnel de production et des techniciens à la télévision tunisienne a été convoqué par la brigade judiciaire d’Allaouina pour enquête dans une accusation d’agression déposée contre lui par des sit-inneurs qui avaient investi pendant deux mois la place faisant face à la télévision pour réclamer de purifier le secteur de l’information.
Saïdi est à ce jour le dixième employé de la télévision publique à être convoqué au cours des deux dernières semaines du mois de janvier dans un dossier qui risque d’être utilisé pour faire taire les protestations grandissantes pour défendre l’indépendance de la télévision publique, surtout que de nombreuses affaires déposées par les syndicats de la télévision n’ont pas eu de suite.

3- Recommandations :

Le CTLP, après étude des différentes violations à l’encontre des médias tunisiens dans le courant du mois de janvier 2013 appelle :
• le gouvernement, la présidence de la République et l’ANC à assumer leurs responsabilités face à l’accroissement des violations contre les journalistes, malgré les avertissements répétés, et de proposer des initiatives urgentes et efficaces qui mettraient fin aux simples discours pompeux.
• le gouvernement à ne plus s’immiscer dans les sessions de formation des journalistes qui devraient relever du seul ressort des institutions quoi doivent se conformer aux critères, de l’indépendance, du professionnalisme et de la neutralité.
• les institutions gouvernementales ainsi que les partis politiques à respecter les conditions professionnelles dans l’organisation des conférences de presse de manière à ne pas confondre déclarations et réunions d’une part et conférences de presse d’une autre.
• tous les acteurs du secteur médiatique à s’opposer à l’exclusion de certains médias dans la couverture de certains événements, ce qui pourrait engendrer une scission au sein du secteur et une atteinte au droit à l’information.
• à l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires contre les journalistes sur la base de leur activité professionnelle, surtout que la plupart des affaires déjà examinées ont été soldées par un non lieu, ce qui laisse entendre que la poursuite de telles affaires vise l’intimidation des journalistes pour les contraindre à ne plus traiter les dossiers brûlants.
• Le parquet à accélérer les poursuites contre les agresseurs des journalistes qui voient dans l’impunité une incitation à l’intimidation des journalistes et l’intrusion dans l’exercice de leur métier.
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L'observatoire du Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse

excuses officielles à un journaliste de France 24

Publié le 22/12/2012 à 23:42 par observatoire-medias-tunisiens Tags : merci france travail humour

Lors de la conférence de presse organisée aujourd'hui 21 décembre 2012, le ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh, a profité de la présence du journaliste français David Thomson, correspondant de FRANCE 24 et qui avait été blessé par les tirs de chevrotine lors des troubles de Siliana, pour lui présenter des excuses officielles et solennelles.

En effet, avant de répondre à la question posée par David Thomson, le ministre a exprimé son regret pour la blessure dont le journaliste a été victime. M. Laârayedh a rappelé que certains journalistes s'exposent parfois à de gros risques lors de l'accomplissement de leur travail. "Dieu merci, vous êtes tout de même parmi nous aujourd'hui", a-t-il ajouté avec une pointe d'humour.

Le CTLP contre les actes d'intimidation des journalistes

Publié le 15/12/2012 à 22:13 par observatoire-medias-tunisiens Tags : background centerblog
10/12/2012 | Mise à jour : 00:00
Tunisie: Le CTLP contre les actes d'intimidation des journalistes
Le Centre de Tunis pour la Liberté de Presse (CTLP) a appelé, dimanche, les ligues de protection de la révolution à cesser les intimidations exercées sur les journalistes.
"Plusieurs journalistes ont déclaré à l'unité d'observation et de documentation des violations commises à l'encontre de la presse en Tunisie (relevant du Centre) et avoir subi des intimidations de la part des partisans des ligues lors de la manifestation organisée samedi à Tunis", indique un communiqué du Centre.(Tap)

journalistes agressés par des partisans d'Ennahdha

Publié le 09/12/2012 à 18:48 par observatoire-medias-tunisiens Tags : pub centerblog blog internet vie article message news
Des partisans d’Ennahdha se sont rassemblés, devant l’ANC, pour proférer des insultes envers les députés de l’opposition et les médias. 

 

Des partisans d’Ennahdha profèrent des insultes envers l’opposition et les médias devant l’ANC
Selon une vidéo circulant sur la toile, les partisans d’Ennahdha, qui se sont regroupés devant l’Assemblée Nationale Constituante, au Bardo, ont qualifié les députés de l’opposition de ‘sionistes’.

journaliste france 24 agressé à siliana

Publié le 09/12/2012 à 18:36 par observatoire-medias-tunisiens Tags : background france revenu
David Thomson, blessé à Siliana, attend toujours les excuses du gouvernement tunisien!
4

décembre

2012

à 00:14
David Thomson, blessé à Siliana, attend toujours les excuses du gouvernement tunisien!Le corps du journaliste David Thomson a été criblé par 40 billes de plomb de chevrotines tirées par la police tunisienne le 28 novembre à Siliana. Le gouvernement n'a même pas présenté des excuses. Ni à lui, ni aux autres victimes.
 Notre collègue, correspondant de France 24 et RFI en Tunisie, actuellement hospitalisé dans la région parisienne, est revenu sur la journée où «la police tirait, selon lui, aveuglement».
Selon nos confrères de France 24 qui lui ont rendu visite dans un hôpital de l'Île de France, où ils l'ont interviewé, M. Thomson a été transporté à la Marsa (dans la banlieue nord de Tunis) où 14 billes de plomb ont été retirées de son corps.
Les médecins français sont actuellement en train de vérifier si une bille pourrait boucher l'artère et lui causer des problèmes, sinon «il sera condamné à vivre avec».
Six jours après, les autorités tunisiennes, qui sont au courant des blessures du journaliste, n'ont pas encore présenté leurs excuses.
«Je n'en demande pas forcément, mais elles seraient nécessaires pour les manifestants touchés aux yeux», a-t-il dit à son collègue qui l'interviewait.
Prompt rétablissement à notre collègue et ami David.

journalistes touchés par des balles à siliana

Publié le 09/12/2012 à 18:25 par observatoire-medias-tunisiens Tags : vie france travail
Siliana : Des journalistes touchés par les tirs de chevrotine
© tekiano.com | Jeudi, 29 Novembre 2012 10:19| Mots clés : siliana manifestation journaliste david thomson france 24 chevrotine

David Thomson, correspondant de la chaîne d'information France 24 a été touché, à Siliana, ainsi que son collègue tunisien Hamdi Tlili, par des tirs de chevrotine, lors de violences survenus entre des manifestants et forces de l'ordre. Le journaliste a déclaré, jeudi, sur les ondes de Radio Express Fm, que « les policiers lui ont tiré dans le dos et les jambes ».
David Thomson, transféré dans une clinique à La Marsa, a fait observer que les médecins lui ont retiré seulement 14 plombs et lui ont indiqué qu'il gardera le reste toute sa vie. Il a ajouté que la police a tiré sur des manifestants qui revendiquaient le droit au travail, et a affirmé avoir vu de jeunes manifestants touchés par des tirs de chevrotine perdre la vue.

le SNJT dénonce l'agression des journalistes à Siliana

Publié le 02/12/2012 à 15:22 par observatoire-medias-tunisiens Tags : femmes travail

Tunisie : « le ministre de l'Intérieur est responsable des agressions de journalistes à Siliana (SNJT)

jeu..29.11.12
Le Syndicat National Des Journalistes Tunisiens (SNJT) a vivement dénoncé, hier, les agressions contre les journalistes qui couvraient les récents évènements à Siliana.

Le SNJT impute au ministre de l'Intérieur la « responsabilité des agressions », affirmant qu'il engagera les procédures légales nécessaires pour défendre les droits des journalistes victimes d'agressions.

Il passe en revue, dans un communiqué, les attaques et harcèlements subis par les journalistes hommes et femmes qui couvraient les affrontements survenus mardi et mercredi à Siliana entre les protestataires et les forces de l'ordre.

Ces agressions, précise le communiqué, ont causé une fracture de la main à l'un des journalistes ainsi que plusieurs cas de blessures par balles à grenailles et en caoutchouc. Aussi, les journalistes ont été interdits de photographier et leur matériel de travail a failli être confisqué.

Journalistes criblés de plomb à Siliana

Publié le 02/12/2012 à 15:18 par observatoire-medias-tunisiens Tags : vie france background travail
Journalistes criblés de plomb à Siliana
Jeudi, 29 Novembre 2012 10:38
plombs-silianaLe Syndicat National Des Journalistes Tunisiens (SNJT) a employé les termes les plus durs pour dénoncer les attaques visant les professionnels des médias qui couvraient les émeutes à Siliana. Dans un communiqué publié mercredi 28 novembre, le SNJT impute au ministre de l'Intérieur la "responsabilité des agressions", soulignant qu'il engagera les procédures légales nécessaires pour défendre les droits des journalistes victimes d'agressions.
Le communiqué du SNJT précise que «ces agressions ont causé une fracture de la main à l'un des journalistes ainsi que plusieurs cas de blessures par balles à grenailles et en caoutchouc. Des journalistes ont été interdits de photographier et leur matériel de travail a failli être confisqué».
David Thomson, le correspondant de la chaîne d’information en continu France 24, ainsi que son collègue tunisien, Hamdi Tlili ont été touchés,  à Siliana, par des tirs de chevrotine, lors des manifestations. Il a précisé, ce jeudi 29 novembre, sur les ondes de Radio Express Fm, que «les policiers lui ont tiré dans le dos».
M. Thomson qui est hospitalisé à La Marsa, a fait remarquer que les médecins lui ont retiré 14 plombs, mais qu’il devra garder d’autres grenailles trop profondément enfoncées dans sa chair pour le restant de sa vie. Le journaliste français a également témoigné que des manifestants ont perdu la vue, après avoir atteints au niveau de leurs yeux par les tirs de chevrotine.

agression contre l'équipe de hannibal tv

Publié le 18/11/2012 à 17:48 par observatoire-medias-tunisiens Tags : article solidarité
Agression contre l’équipe de Hannibal à Gafsa
publié le 17/11/2012
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L’Unité d’Observation et de Documentation des violations contre de la presse tunisienne du Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse, a appris par Jamel Akremi, correspondant de la chaîne privée Hannibal, que lui-même et son coéquipier, le photographe Hakim Zitouni, ont fait l’objet d’agression de la part de citoyens, dans l’après midi du vendredi 19 novembre courant.

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Agression contre l’équipe de Hannibal à Gafsa
Akremi précise, qu’au moment où il sortait du siège du gouvernorat de Gafsa, en compagnie de son collègue, à l’issue d’un entretien prévu pour le journal télévisé, ils ont été entourés d’un nombre de jeunes protestataires désireux d’être filmés.
Quand le journaliste les a informés que toute mission journalistique ne peut être effectuée qu’après autorisation préalable de la Chaîne, les jeunes se sont mis en colère et deux d’entre eux ont violemment insultés les journalistes, les accusant d’être des agents de police et de faire partie de la « presse de la honte ». L’incident a failli tourner au pire précise Akremi.
Le Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse tout en exprimant sa solidarité avec l’équipe de la chaîne « Hannibal » à Gafsa, attire l’attention quant aux dangers qu’encourent les journalistes dans les régions à l’intérieur du pays, en l’absence de toute protection et du manque de sensibilisation à même d’éviter les agressions dont ils font objet et qui les acculent, la plupart du temps au silence afin d’éviter toute complication.
Akremi, qui est, notamment, producteur et animateur à Radio Gafsa, précise, que durant les deux dernières années, il subi, à plusieurs reprises, des agressions, dont, et peut être la plus marquante, celle où il a été détourné dans la délégation Moulares au mois de février 2011, quand il s’est vu obligé de couvrir un sit in qui n’était pas programmé, outre, la fois où il a été la cible de jets de pierres lancées par des citoyens au moment où il couvrait les affrontements entre des forces de police et des manifestants pour revendiquer l’emploi, ce qui a obligé le staff de la chaîne a interrompre la couverture de l’événement.
Le Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse rappelle que les agressions contre les journalistes et autres équipe médiatiques par des citoyens se sont multipliées après la révolution et met en garde contre tout prétexte d’élan social dans une tentative de musèlement des journalistes.

journalistes agressés

Publié le 15/09/2012 à 13:57 par observatoire-medias-tunisiens Tags : element
3 de nos journalistes sauvagement agressés par les manifestantsElement/23861-3-de-nos-journalistes-sauvagement-agress%C3%A9s-par-les-manifestants.html#com">0 Com(s)
14-09-2012 19:08:39
Nos journalistes Mohamed Ali Souissi, Hechem Laameri et Karim Ouannes ont été sauvagement agressés par les manifestants devant l'ambassade Américaine. Leur matériel a été également confisqué.

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